DALLE N°2
Communes : Porta,
Porté-Puymorens
Cours d'eau : riu
de querol
Commentaire sur la zone : En aval du massif
du Carlitt aux altitudes atteignant fréquemment les 2800 m et
où l’on
observe les marques les
plus évidentes des dernières périodes froides
(lacs occupant d’anciennes hautes vallées ou dépressions
glaciaires,
moraines etc…), l’agglomération de Porté-Puymorens
est l’un des premiers secteurs à enjeux menacé par
les
crues débordantes provenant des écoulements conjugués,
au niveau du Querol, de la multitude de petits vallons et
ravins du domaine strictement montagnard (part importante du
ruissellement issue des apports latéraux).
L’implantation de l’agglomération de Porté-Puymorens
résulte vraisemblablement de l’élargissement de
la vallée et de l’adoucissement des versants
qui offrent un espace aménageable
plus important qu’en amont. Les premières
terrasses alluviales postglaciaires (postérieures à la
dernière glaciation d’il y a environ 20 000 ans) commencent d’ailleurs à s’y
organiser et sont souvent disséquées
par le Querol ou la concentration de ruissellements latéraux
(à l’aval du barrage d’El Passet à proximité du
lieu Les Polverines par exemple).
La plus grande partie du village est positionnée sur un versant à pente
modérée et sur un ancien glacis-cône torrentiel
en rive droite de l’organisme de sorte que le camping « La
Rivière » (en rive droite) constitue l’aménagement
le plus exposé aux inondations, en
plein lit majeur. Afin de pallier à cette position peu avantageuse, une
digue a d’ailleurs été édifiée à l’interface
entre les lits majeurs et moyens du Querol. Cet ouvrage est réalisé pour
supporter une crue de récurrence centennale. Cependant,
le sous dimensionnement du pont localisé en aval pourrait
favoriser les débordements concernant ce camping avec
toutefois de faibles vitesses d’écoulement (RTM, Foussard F., Toularastel T., 1996).
En rive gauche du Querol, on observe une bonne extension de la
zone inondable et de nombreux axes de crues qui reflètent
le dynamisme des débordements à cet
endroit. Le cône de déjection actuel du torrent de Cortal,
emboité dans le glacis-cône hérité de
rive droite (au lieu dit la Cajola), offre une vision caractéristique
de l’impact
de ce type de formation par déviation du cours principal
sur lequel il se greffe, lié à des apports conséquents
en sédiments.
Les
débordements de ce torrent concernent plusieurs habitations
du village situées à proximité immédiate.
Une multitude d’ouvrages et de ponts jalonnent le cours
de cet affluent, qui peuvent favoriser des débordements et surcotes
amont en cas de mise en charge avec ou sans embâcles.
Plusieurs habitations, directement localisées en lit
majeur, sont déjà concernées par les débordements
du Cortal malgré de récents aménagements (seuils
et enrochements entre le pont de la RN20 et celui du cimetière).
Légèrement plus en aval, un second cône de
déjection actuel a été construit par le torrent
de Pimoren. Un remblai est construit partiellement dessus, et
peut être attaqué par les divagations latérales
du torrent sur son cône. La station d’épuration
est positionnée
dans le lit majeur du Querol.
Le cours du Querol est plus en aval principalement imposé par
la structure géologique ce qui lui vaut une série de coudes
abrupts (à l’aval de Porté-Puymorens) où les écoulements
s’enfoncent profondément en gorges (gorges de la Rou) sans extension des lits autre que le lit mineur.
Dans le secteur aval, et de la même façon qu’au
niveau des gorges de la Rou, la rivière de Querol jouxte la
N320 et voit son cours s’élargir singulièrement au niveau
de la gare de péage de la N20 (secteur de Pla Bau). En cet endroit,
de la rupture de pente qui signe la sortie des gorges et à cause
d’un petit vallon affluent de rive gauche, la route devient
partiellement inondable. La nationale est construite sur d’imposants
remblais qui se calquent sur la position topographique haute de la terrasse afin de la préserver des
crues inondantes.
Enfin, et en marge de l’analyse hydrogéomorphologique « classique » il
est important de signaler la présence des barrages et retenues du Lanoux et d’el Passet dont le rôle écrêteur
doit limiter l’impact de certains évènements
hydrométéorologiques locaux d’amont (le barrage
de l’étang du Lanoux est conçu pour amortir les
crues de périodes de retour inférieures ou égales à 100
ans) mais qui en cas de rupture (évènement peu probable
maisà prendre en compte), menace directement les
habitants de la vallée
(et notamment de Porté-Puymorens) et ses infrastructures.
Lors de l’aigouat des 6 et 7 novembre 1982 (débit de pointe
50m3/s, période de retour de 200 ans, Fiches techniques
BCEOM, 1994), plusieurs débordements ont concernés
la rive gauche jusqu’au cimetière et une habitation
localisée en rive droite. Le pont de la N20 fut également
fortement déstabilisé et le camping « La En aval
de la gare de péage, vers le village de Porta, on note une extension
importante de la zone inondable dans un petit bassin semi-fermé, qui récolte également
des ruissellements latéraux directs issus des versants tout
proches. En rive droite, le torrent de Campcardos se déverse
dans le Querol augmentant ainsi l’extension de la zone inondable. Il convient de noter que la multiplicité des
axes de crue témoigne de l’hydrodynamisme des
écoulements liée à l’alternance de resserrements
(accélération des fluides) ponctuels et répétitifs
de la vallée et d’élargissements, qui
sont alors le siège de débordements
intenses. Dans ce secteur, de petites terrasses et apports colluviaux, parfois partiellement inondés de façon
exceptionnelle, alimentent en charge solide le Querol.
Dans la partie basse de l’agglomération de Porta, plusieurs
habitations sont concernées par des débordements rares à exceptionnels à proximité de la N20. Par
ailleurs, cette route construite sur un remblai, traverse une
grande
partie du lit majeur et sa structure se trouve directement exposée
aux écoulements les plus dynamiques lors des crues (axes de crues de part et d’autre de l’ouvrage et
possibles érosions par sapements). De par les « ouvertures »
qui jalonnent son linéaire, la voie SNCF qui borde le Querol
sur un remblai ne constitue pas une infrastructure suffisamment
protectrice pour limiter l’extension des débordements.
Lors des inondations de 1937 (plus forte crue connue avant
celle de 1982) d’importants dégâts
ont été infligés aux axes de communications et
aux ponts. En 1982, lors d’une crue de période
de retour de 60 ans, les eaux du Querol atteignirent les marches de
la mairie.
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