DALLE N°22
Communes : Estagel,
Montner
Cours d'eau : l'Agly
Commentaire sur la zone : A l’aval immédiat de Latour
de France, la dépression du Pla constitue un vaste secteur où ce
sont accumulés de
puissants remblaiements datant de la dernière période
froide. La composante meuble de ces formations et
l’organisation
morphostructurale de la plaine confèrent à l’Agly
un important espace de mobilité au sein duquel il est
possible d’observer de nombreux bras de décharge. Les
lits majeurs et majeurs exceptionnels comprennent plusieurs
talus marqués (3 à 4 en moyenne) qui soulignent
le caractère morphogène des crues et par là même
une
importante activité morphodynamique de la rivière dans
son histoire récente. Il convient également de souligner
la largeur exceptionnelle du lit moyen, gratifié d’une
abondante ripisylve, et largement remanié par des extractions passées.
En rive gauche de l’Agly, la gravière
bordée d’une digue, est localisée en lit majeurs
et plusieurs épis, délimitant perpendiculairement à l’axe
du cours d’anciennes zones d’extraction de matériaux,
peuvent ralentir les é
coulements en cas de crue (fonctionnement de type casier). Plusieurs
organismes de rangs faibles à moyens (constituant
des cônes de déjection à leur terminaison)
comme le ruisseau de la Berne, de la Pesquitte, le ruisseau
d’En Cabasse, le ravin de la Fount ou la Coume d’en Ceret
se déversent dans cette plaine, accentuant ainsi le caractère
fortement étendu de la zone inondable (les
lits majeurs de chaque cours d’eau sont coalescents). Cette
plaine est donc constituée pour partie du lit majeur de l’Agly,
et pour partie par des glacis-cônes coalescents de ses affluents rive droite. En son sein on a tenté de discriminer
plusieurs niveaux d’inondabilité traduits en lit majeur
ordinaire et lit majeur exceptionnel. Tous les enjeux présents
peuvent être touchés par des inondations (camping«
La Tourèze », quelques routes et hangars agricoles). Un
témoignage de 1940 nous rapport que pendant cette crue,
le lit de l’Agly à ce niveau courait sur 1 km de
large. Malgré une certaine tendance à l’incision
au niveau du lit vif de l’Agly, avérée
par la multiplication des gradins en lit majeur et moyen, la
plaine reste inondable. Toujours
lors de la crue de 1940, dans le secteur de Latour de
France et du Pla, l’affouillement des berges a mis à jours
des ouvrages, murs ou tronçons de maçonnerie
(au préalable
recouverts de sédiments), vestiges d’anciens aménagements
de protection, soulignant par là même
l’importante mobilité historique de l’Agly. Ce large
bassin alluvial se ferme en aval de la confluence avec
le Maury, au niveau d’Estagel, le bourg s’étend
implanté juste
en amont du resserrement engendré par le rapprochement des versants.
Le village d’Estagel, encadré par les torrents de Llinas
et de la Grave, est construit sur une mosaïque d’unités
morphologiques : versant, cônes,
glacis colluviaux, terrasses héritées, lit majeur et
majeur exceptionnel de l’Agly. A ces différentes
composantes, il convient d’ajouter sa situation sur les contreforts
des collines de « Coumeilles des Barrencs » et
des « monts
d’Estagel » qui compriment la vallée (favorisant,
lors de crues importantes, la montée des eaux en amont)
de même
que l’influence de la proximité du Maury. Selon cette configuration, l’agglomération d’Estagel se trouve
exposée aux débordements provenant d’une variété de
systèmes
hydrologiques d’importance variable (Agly auquel s’adjoignent
les eaux du Maury, torrents et organismes secondaires).
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