DALLE N°48
Communes : Saint
Jean de Fos, Aniane
Cours d'eau :
l'Hérault
Commentaire sur la zone : Au droit du
pont du diable, le cours d'eau pénètre dans sa vaste
plaine alluviale. Cette dernière s'est façonnée
tout au long du Quaternaire suivant les grandes alternances entre
les périodes froides et chaudes qui se sont traduites par
un cycle de phases d'incision et de comblement successif de la vallée.
Cette période est caractérisée par une instabilité morphodynamique
et une grande activité érosive. L'ultime glaciation
de cette période, nommée Würm, a façonné la
vallée de l'Hérault. Les témoignages de cette
période froide sont encore visibles de nos jours sous la
forme de terrasses alluviales. A la fin de cette période
glaciaire, la vallée tend à se stabiliser pour adopter
la configuration qu'on lui connaît. Sur le terrain, les différentes étapes
de l'édification de cette vallée sont identifiables
par l'étagement successif des différentes terrasses
alluviales, vestiges de l'ancien dynamisme du cours d'eau.
Sur le linéaire concerné, le cours d'eau est encaissé ayant
comme rempart des terrasses alluviales anciennes de plusieurs mètres de
haut. Néanmoins, en opposition avec le secteur amont, les éléments
constituant la plaine alluviale tendent à se structurer. L'Hérault
s'incise dans sa plaine alluviale de façon linéaire et uniforme.
Le côté chaotique des gorges est délaissé au profit
d'un hydrodynamisme moins tumultueux.
Dans cette portion du cours d'eau, la distinction entre les différents
lits constituant le plancher alluvial est nettement visible. Le lit mineur est
large, bordé de talus facilement identifiables. Le lit d'étiage
et le lit mineur sont confondus du fait de la présence de deux barrages
dans le secteur d'étude (Barrage en amont
de Gignac au lieu-dit "la Meuse" et le seuil du lieu dit du "Domaine
de Carabotte"), générant une remontée de la ligne d'eau
vers l'amont. Hormis ces ouvrages qui influencent le comportement de la rivière,
le lit mineur se présente tel une zone de dépôts accueillant
la charge solide excédentaire.
Cette zone de stockage temporaire se matérialise par la présence
de bancs d'atterrissements sur les bords ou au centre du lit d'étiage,
formant de petites îles éphémères dépourvues
de végétation. Ces plages de galets en bordure permettent la transition
avec le lit moyen. Ce dernier est marqué par une ripisylve dense sur une
majeure partie de son tracé. Il est localement utilisé par le cours
d'eau comme zone de dépôts du transport solide, notamment dans le
secteur amont à la sortie des gorges et dans les rives convexes des méandres.
Ses dimensions sont réduites compte tenu de la configuration étroite
et profonde de la plaine alluviale active.
Le lit majeur reste le secteur où se concentrent les activités
humaines, majoritairement l'agriculture et localement des zones d'extraction
de matériaux. Perchés au-dessus des deux autres lits de l'Hérault,
les talus externes de la zone inondable viennent s'adosser aux terrasses alluviales.
Le lit majeur a tendance,
compte tenu de la diminution globale de la pente, à s'élargir.
Les élargissements de ce dernier sur certains secteurs (lieu dit de la "Meuse",
de la "grange Heulz" et du "Grand Bosc") peuvent être
mis en relation avec des activités d'extraction. Ces zones d'activités
viennent grignoter progressivement les terrasses alluviales.
Dans ce cas de figure, les limites géomorphologiques ne sont plus identifiables
et le principe de précaution nécessite d'englober les zones de
déblais dans le lit majeur. De plus, ces secteurs d'extraction sont compartimentés
et entraînent des phénomènes de vases communicants entre
chaque zone d'exploitation.
Depuis la sortie des gorges jusqu'à la confluence
avec Lergue, les enjeux sur le secteur restent ponctuels. Sur ce
linéaire on retrouve quelques fermes en limite de zone inondable.
Les gravières sont nombreuses et peuvent, elles aussi, présenter
des risques en cas d'inondation en fonction de l'état de leur
exploitation.
Quant aux ouvrages, localisés en travers du cours d'eau ou en bordure
directe, ils sont soumis aux phénomènes d'érosion latérale
et d'obstruction en cas d'embâcle avec un risque de rupture. Les enjeux
se quantifient en terme de coût sur ces infrastructures. Les zones à enjeux,
depuis l'amont, sont les suivantes :
• La gravière au lieu dit "le Mas Girard"
• La gravière au lieu dit "le Mas des Carottes"
• Le "Moulin de l'Hérault"
• Le camping au lieu dit "la source St-Pierre"
• La maison au lieu dit du "Mas de la Navette"
• Le secteur de la "Barque" et du "Mas Lapierre"
• La gravière au lieu dit "Riveral"
• Le domaine de "Carabotte"
• La Grange Heulz
• La gravière du lieu dit "Grand Bosc".
Tous ces secteurs présentent un risque face aux inondations. Il faut
ajouter les infrastructures routières et les ouvrages hydrauliques,
ainsi que les secteurs de déblais abandonnés. Ces derniers sont
reportés sur la carte hydrogéomorphologique et ont une influence
sur le comportement du cours d'eau en crue.
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